L’éclairage public et l’éclairage des bâtiments consomment annuellement dans le monde 2700 TWh. Cela représente 6 fois la consommation totale d’électricité en France sur une année. Dans l’hexagone, un réacteur nucléaire est uniquement dédié à l’éclairage public, qui représente 38 % de la facture d’électricité des communes. La consommation totale d’électricité pour l’éclairage dans le monde produit 5 % des gaz à effet de serre. Le gisement d’économie d’énergie dans ce secteur est à la hauteur de ces chiffres colossaux.
Éclairage public et solutions techniques économes
Les communes disposent de nombreuses solutions pour diminuer leur facture d’éclairage. La première de ces solutions, la plus simple, consiste à … mieux éclairer ! On commence généralement par supprimer le « sur-éclairage », supérieur à 30 lux (on voit suffisamment pour se déplacer avec 5 lux). Les points lumineux très énergivores, tels les lampadaires-boules, seront remplacés par du matériel plus économe (éclairage LED, limitateur de puissance …). À éclairage identique, rabaisser les points lumineux et mieux rabattre la lumière vers le sol contribuent également à diminuer l’énergie nécessaire pour un éclairage identique.
Programmateur, détecteur et énergie renouvelable
Les programmateurs crépusculaires permettent de déclencher l’éclairage au bon moment : fini les réverbères qui s’allument une heure avant la nuit ! Certains programmateurs dit « intelligents » vont même jusqu’à adapter l’éclairage en fonction de la luminosité réelle, en fonction de la lune notamment. Des lampadaires à détecteurs peuvent aussi être installés sur des cheminements (parcs, allées …), les lumières ne s’allumeront qu’au passage des piétons.
Les appareils équipés de sources d’énergie renouvelable complètent l’offre à disposition des élus. Les fabricants proposent ainsi des lampadaires à LED, équipés de panneaux solaires ou d’une petite éolienne, ou des deux. L’extinction complète est parfois retenue : nombre de communes ont ainsi opté pour couper l’éclairage, généralement de minuit à 6 h, voire à partir de 22 h.
Illustration locale : la commune de Préfailles
Par quartier et sur une année, la commune de Préfailles en Loire-Atlantique, a testé plusieurs méthodes d’économie d’éclairage public. Éclairage à la demande via smartphone, éclairage par détecteur, baisse de l’intensité lumineuse, éclairage en alternance (un lampadaire sur deux ou trois allumé), coupures ont ainsi été expérimentés. L’originalité de la méthode réside dans la forte implication des habitants qui ont évalués les différentes solutions. 17500 € ont été économisés sur la période test. Les habitants ont plébiscité la diminution d’intensité de l’éclairage ainsi que les systèmes de détection de présence. La commune, suite à cette expérimentation, a décidé de réduire de moitié les sources lumineuses et de développer les lampadaires à détecteurs.
Économie d’énergie, baisse de la facture pour les communes et le contribuable, autant de bonnes raisons pour encourager les communes à réduire et améliorer l’éclairage public. D’autant qu’au-delà de la consommation d’énergie, l’éclairage nocturne a des impacts sur la santé humaine, la faune et la flore …