L’écopâturage se développe, c’est tant mieux. Avec cette expansion, on voit apparaître des termes qui, chez Les Pâturages du Littoral, nous interrogent. « Location de moutons », « tondeuses écologiques »: ces termes induisent une certaine conception de l’écopâturage. Décryptage.
Prestation d’entretien d’espaces verts ou location de moutons ?
Certains confrères parlent de « location de moutons ». Le terme interroge : peut-on louer un « bien » dont le locataire ne saura pas nécessairement s’occuper ? Gérer des moutons demande une expertise, un savoir-faire et c’est tout l’intérêt de passer par un professionnel de l’écopâturage. Parler de location de moutons semble indiquer qu’il est possible de placer des animaux dans un espace et qu’ils vont se débrouiller. Or ce n’est pas le cas : il faut visiter régulièrement les sites, gérer le foin et la paille, apporter des soins si nécessaires, nettoyer les abreuvoirs… Bref, même si les moutons d’Ouessant sont rustiques, il n’est absolument pas concevable de les laisser sans soin ni surveillance ! Chez les Pâturages du Littoral, c’est clair, nous ne faisons pas de la location de moutons. Nous proposons un service d’entretien d’espaces verts grâce à nos animaux. Et nous nous engageons à les suivre tout au long de l’année pour assurer le bien-être animal !
Un mouton n’est pas une tondeuse
Tout comme « location de moutons », l’expression « tondeuse écologique » se retrouve fréquemment lorsqu’on parle d’écopâturage. Chez Les Pâturages du Littoral, on évite cette formule. Tout d’abord, le mouton n’est pas une machine qu’on utiliserait quand on en a besoin. Au risque d’enfoncer des portes ouvertes, il s’agit d’un être vivant et sensible, dont on doit s’occuper tout au long de l’année. En déroulant la comparaison, on s’aperçoit que le mouton est plutôt l’inverse de la tondeuse. Cette dernière va être remisée l’hiver et on en s’en préoccupera au printemps. Pour le mouton d’Ouessant, c’est l’inverse: on accentuera les soins l’hiver (apport de foin, de céréales, déplacement vers des prairies plus sèches …), à une période où « il sert moins » puisqu’il y a moins d’herbe à brouter.
Enfin, le terme « tondeuse écologique », élude d’autres aspects de l’écopâturage. Réduire l’animal à une machine laisse de côté le plaisir de voir évoluer des animaux au fil des saisons, d’observer la vie du troupeau, les naissances, l’évolution des agneaux … De même, installer des animaux dans un établissement de santé ou dans une entreprise par exemple, va considérablement changer l’ambiance dans la structure et créer du lien social, les animaux devenant sujet de discussion … ce qui est plus rarement le cas avec les tondeuses, à moins d’être féru de mécanique ! Réintroduire des animaux en milieux urbains contribue par ailleurs à l’éducation à l’environnement puisque de nombreuses thématiques peuvent être abordées grâce à leur présence (absence de bruit, pas de consommation de carburant, faune et flore plus variées etc.).
Bannir les expressions « location de moutons » ou « tondeuses écologiques » permet de clarifier la manière dont on travaille avec les animaux et évite de réduire ces derniers à des objets. Notre activité permet de se reconnecter avec la nature, invite à se poser pour observer. Pourquoi ne pas prendre le temps de la description plutôt que d’employer ces slogans réducteurs qui témoignent mal de notre métier ?