Le pâturage pour entretenir des espaces naturels remonte à plusieurs millénaires. Il présente de nombreux avantages et se décline aujourd’hui dans de nombreux secteurs, parfois étonnants …
Pâturage : sapins et muscadet …
L’entretien d’espaces par pâturage avec des moutons peut prendre des formes surprenantes … En cette période de fête, on ne pouvait passer à côté de l’entretien de sapin avec des moutons …
En Eure-et-Loire, Véronique et Sébastien André ont troqué, pour nettoyer leur sapinière, les herbicides contre les moutons. De race Shropshire, ces derniers n’apprécient pas les bourgeons de sapins : idéal pour contenir la végétation sans abîmer les arbres !
En Sèvre nantaise, Fred Lailler, vigneron en bio, cherchait un moyen pour entretenir une petite parcelle de vigne, dont l’entretien mécanique était difficile. En un mois, les herbes sauvages qui envahissaient les vignes ont disparu, grignotées par huit moutons d’Ouessant … Une première expérimentation réussie que l’exploitant renouvellera l’an prochain.
Des milieux naturels sauvegardés par le pâturage
Les deux exemples précédents, bien que présentant de nombreux avantages (pas de pesticides, pas de carburant …) résultent d’un choix des propriétaires … mais il est des zones où le pâturage est quasi obligatoire !
Les pelouses sèches ne s’entretiennent ainsi que grâce aux animaux. Ces milieux naturels ne sont en fait pas si naturels que cela … puisque façonnés par l’Homme depuis le moyen-âge ! Ces pelouses poussent sur un sol calcaire, affleurant, et se composent d’une flore très spécifique. Souvent protégées, ces zones ont tendance à se « refermer » : sans entretien, comme tout milieu naturel, elles vont rapidement se transformer en forêt. Certaines plantes, exclusivement présentes sur ces prairies sèches, comme les orchidées bourdon, vont alors disparaître. Chèvres ou moutons trouvent naturellement leur place pour préserver ces espaces naturels et leurs plantes spécifiques. En s’attaquant aux ligneux, ils vont contribuer à laisser ces milieux ouverts et maintenir leur biodiversité.
Et les bords de route ?
Historiquement, les bords des routes et chemins étaient entretenus par des troupeaux, accompagnés de leur berger. Le Département d’Ille-et-Vilaine expérimente depuis plusieurs années des essais d’entretien des routes par pâturage. Adapté aux terrains très pentus, types « merlon « , l’éco-pâturage réduit les risques d’accident et facilite le travail des agents d’entretien.
Si nombre de communes ou d’entreprises ont franchi le pas de l’éco-pâturage, cette technique d’entretien écologique s’étend désormais à l’arboriculture, à la vigne, aux pépinières … et jusqu’aux bords de route ou dans des milieux fragiles. Preuve du dynamisme et de l’adaptabilité d’une méthode pluri-millénaire répondant aux enjeux environnementaux d’aujourd’hui.