Transports, bouchons et idées reçues …

Au XVIIe siècle déjà, le poète Boileau dénonçait les conditions de circulation à Paris, preuve que les difficultés de transports datent quelque peu … Les bouchons sont source de nuisances considérables. Stress et temps perdu pour les usagers, impact sur la qualité de l’air, importantes quantités d’énergie perdues …

Impacts des problèmes de transports

Les bouchons représentent des millions d’heures perdues. Dans de nombreuses agglomérations, le cumul par usager représente une semaine à l’année, deux semaines pour un parisien. Le coût économique des embouteillages s’élève, en France, à 20 milliards d’euros par an dû à la perte de temps, de carburant, de compétitivité des entreprises. Les bouchons engendrent également d’importantes consommations d’énergie et quantité de gaz à effet de serre. Un ralentissement sur autoroute multiplie par seize les émissions de GES comparativement à un trafic fluide. Les voitures à l’arrêt ou à faible vitesse impactent la qualité de l’air et engendrent des maladies respiratoires.

Les causes

La cause évidente des bouchons réside principalement dans l’augmentation du nombre de voitures. On comptait 6 millions d’automobiles en France dans les années 60, pour 38 millions aujourd’hui. La congestion des routes est également liée aux « mouvements pendulaires » entre domicile et travail. Le prix du foncier participe de ce mouvement. Un foncier cher en agglomération oblige nombre d’habitants à choisir la périphérie et à augmenter les distances parcourues … aux mêmes heures !

Les solutions

La solution la plus évidente, mise en œuvre depuis des décennies, consiste à augmenter le nombre de routes. Une réponse qui n’en est pas une : construire plus de routes engendre plus de déplacements. Ainsi, la construction ou l’agrandissement de voies vers les périphéries des villes, en réduisant les temps de trajet, incitent à acheter loin des centres urbains. Et augmentent mécaniquement les flux de voitures. Penser l’urbanisme, comme nous l’avions évoqué, conditionne la manière de se déplacer. De même, un contrôle des prix du foncier en agglomération limite l’expansion urbaine et donc les déplacements. Étonnamment, divers exemples à travers le monde montrent que fermer des voies peut paradoxalement conduire à enrayer les embouteillages ! Ce phénomène est appelé « évaporation des voitures » !

Lever le pied !

Une autre solution aux bouchons consiste à abaisser la vitesse. Ainsi, la diminution de vitesse de 80 à 70 km/h sur le périphérique parisien a réduit les embouteillage de 36 %. L’explication réside dans l’atténuation de « l’effet accordéon ». Lorsqu’une voiture freine, la suivante va freiner, parfois légèrement plus, celle de derrière idem et ainsi de suite. Cet « écho » de freinage, accentué par chaque conducteur, réduit progressivement les vitesses des véhicules suivants jusqu’à engendrer un arrêt complet, d’où la formation de bouchons. En baissant la vitesse, les freinages sont moins brusques et limitent cet « effet d’accordéon ». D’autres solutions, comme le télétravail, le co-voiturage contribuent à diminuer les bouchons. Certaines entreprises de grandes agglomérations proposent également des horaires décalés, pour limiter les transports aux mêmes heures. Cette dernière solution peut toutefois impacter la vie personnelle.