Les déchets de cuisine pouvant être compostés représentent 30 % du volume de nos poubelles … mais 40 à 60 % de leur poids : les épluchures contiennent de l’eau et c’est lourd ! Autant de matières à transporter, à gérer, qui généreront des pollutions tout au long de la filière : carburant pour le transport, infrastructures de gestion (centre d’incinération ou centre d’enfouissement …). Et qui coûte cher aux collectivités locales, c’est à dire à nous ! Rappelons qu’entre un tri efficace et un compost, la poubelle domestique peut être diminuée de 80 % ! Mais le compostage n’est pas l’unique solution à la gestion des produits fermentescibles : les poules ont aussi leur rôle à jouer !
Des mairies et des poules
Si les collectivités proposent depuis de nombreuses années des composteurs pour réduire les quantités de déchets à transporter et à traiter, certaines offrent désormais des poules à leurs administrés pour recycler les déchets organiques.
Dans la commune de Plourin-lès-Morlaix dans le Finistère, les poules ont investi l’école. Un diagnostic faisait en effet apparaître une production annuelle de 2 tonnes de déchets pour les cantines scolaires et les élus souhaitaient réduire ces quantités. Les enfants sont au centre du projet et s’occupent de tout : ouvrir et fermer le poulailler, collecter ce qui n’a pas été mangé et l’apporter aux poules, récolter les œufs … Pendant les vacances scolaires, les poules sont accueillies … chez des parents d’élèves !
De l’art du poulailler
Pour le poulailler, plusieurs options sont possibles. Le poulailler mobile s’avère une solution intéressante pour que les poules aient toujours de l’herbe à manger. Les graminées constituent un aliment indispensable aux poules, on l’oublie parfois !
Autre solution intéressante, pour peu que le jardin soit suffisamment grand : le partitionner. La première parcelle, devant l’abri sera plus petite et communique avec la seconde par un petit passage. La terre sera à nue dans la première partie de l’enclos, tandis que le deuxième espace restera enherbé car moins fréquenté.
Et comment je fertilise mon jardin sans compost ?
Certains objecteront que si l’on donne aux poules ce que l’on met au compost, il ne restera rien pour enrichir la terre du jardin … Tout d’abord avoir des poules ne signifie pas ne plus rien mettre au compost ! Restant de pelouses, branchages et autre marc de café iront au compost tandis que les épluchures alimenteront nos chères gallinacées ! Et c’est sans compter sur la fiente de poule qui constitue un puissant engrais naturel, on comptera 500 g maximum par m² et par an.
L’utilisation de poules au jardin présente des avantages similaires à l’éco-pâturage : elles améliorent le cadre de vie, les enfants les apprécient particulièrement, elles sont économiques en diminuant les charges de la collectivité, bref, les animaux n’ont pas fini de nous accompagner dans la transition écologique !