Depuis l’arrêt des pesticides et la mise en place de plans de gestion différenciée, la faune sauvage revient en milieu urbain. Parallèlement à ce retour des animaux sauvages en ville, on constate aussi le retour d’animaux domestiques que l’on s’était plutôt habitué à voir en campagne. Une tendance de fond vers une ville plus animée ?
Petite histoire des animaux en milieu urbain …
Composante de la ville depuis fort longtemps, les animaux n’en ont disparu que récemment, des années cinquante à nos jours. Avant la ville aseptisée que l’on connaît, les animaux étaient visibles partout en ville et ce depuis l’Antiquité. Les archives du Moyen-âge regorgent également de témoignages de la présence d’animaux dans les bourgs : cochons, poules, lapins et bien sûr, chevaux, font partie intégrante des villes médiévales.
De même, pour l’alimentation humaine, les animaux sont emmenés vivants dans les villes pour y être abattus : sans frigo, l’approvisionnement en viande se fait en continu. Pour les mêmes raisons de conservation, les laiteries de ville existeront jusqu’après la seconde guerre mondiale.
Les chevaux étaient également omniprésents dans les villes, jusqu’à la démocratisation du transport à moteur. Ils transportent les humains, les marchandises, par carrioles, mais aussi en tirant les péniches. Paris comptait ainsi 80 000 chevaux en 1900 !
Ailleurs, de nos jours …
Si dans les villes des pays occidentaux, on ne croise que peu d’animaux de ferme, la réalité est toute différente dans les pays du Sud ou les pays d’Asie. On estime en effet que 10 % des animaux d’élevage dans le monde se trouvent en milieu urbain ou périurbain. Gaborone, capitale du Botswana, compte par exemple 200 000 habitants et … 2,3 millions de poulets vivants !
Ces animaux des villes du sud ou d’Asie favorisent le recyclage des matières organiques et fournissent nourriture familiale ou revenus complémentaires. Ils raccourcissent aussi les délais d’approvisionnement et les contraintes de conservation.
Animaux des fermes, à l’assaut des villes !
Depuis plusieurs années, on constate une forte attente de la population urbaine à vivre dans des villes plus vertes, parsemées d’espaces naturels. Cette appétence pour une connexion à la nature se traduit aussi par le développement de l’agriculture urbaine ou de fermes pédagogiques.
À propos de l’agriculture urbaine, il est étonnant de constater que, quand on parle de cette tendance, ce n’est que pour évoquer des cultures de fruits ou de légumes … or l’agriculture, c’est aussi des fermes d’élevage !
Les fermes urbaines avec des animaux permettent de réapprendre ce qu’est l’élevage, de comprendre les comportements propres à chaque espèce. L’agriculture urbaine d’élevage permet aussi de valoriser certaines zones enclavées et de les préserver de l’urbanisation.
Ânes et chevaux reviennent également dans les villes : des collectivités optent pour des bus ou le ramassage des poubelles hippomobiles. La police dispose aussi d’agents à chevaux … Ce type d’initiatives, pourtant plébiscitées par les habitants et usagers, demeurent cependant encore marginales.
Autre réapparition en milieu urbain : les poules ! Parfois distribuées par les mairies, elles contribuent à réduire les déchets organiques et à diminuer les coûts de collecte des déchets. Les déchets organiques représentent en effet 40 à 60 % du poids d’une poubelle domestique ! Enfin, pour aller plus loin dans l’accueil d’animaux en milieu urbain, on peut aménager son jardin pour accueillir toutes sortes d’animaux sauvages : tritons, oiseaux, hérissons et nombre d’insectes …