Produire des biens et des services de manière durable, tel est l’objectif de l’économie circulaire. Contrairement à l’économie linéaire qui consomme et produit des déchets, elle vise à utiliser le moins de ressources possibles, à générer moins de déchets, en recyclant, en réemployant, en économisant l’énergie … Illustration de ces grands principes au travers d’exemples concrets …
Réemploi, réparation ou recyclage ?
Historiquement représenté par des associations caritatives, tels Emmaüs ou le Secours Populaire, le secteur de la récupération et du réemploi se diversifie depuis quelques années. De nombreuses ressourceries s’ouvrent, portées par des associations locales et favorisant l’insertion de personnes en difficulté sociale. En France, en moins de 10 ans, le nombre de structures est passé d’une dizaine à … 150 ! 10 000 tonnes de déchets étaient collectés et réemployés en 2003 … en 2016, la quantité traitée a quadruplé. Le fort développement des ressourceries en France constitue une avancée notable dans le traitement des déchets. Elles permettent le réemploi, qui reste à privilégier face au recyclage. Éminemment nécessaire, le recyclage demeure toutefois plus polluant que le remploi. Il nécessite de l’énergie et son bilan carbone sera moins positif qu’un objet simplement remis en fonction.
Certaines ressourceries sont couplées à des ateliers de réparation, voire, comme ENVIE 44 à Saint-Nazaire, qui ne fait que de la réparation de matériel. Cette structure reconditionne de l’électroménager revendu aux particuliers.
Afin de prolonger la vie de nos biens de consommation, de nombreux collectifs lancent des Repair Cafés, comme à Guérande. Animés par des bénévoles, ils permettent à chacun de venir réparer des objets. Au-delà de l’aspect environnemental, ces initiatives contribuent à créer du lien social.
Économie circulaire en entreprise
Certaines entreprises n’ont pas attendu la future loi sur l’économie circulaire. A l’Intermarché de Trémuson dans les Côtes-d’Armor, des récupérateurs de chaleur sur les frigos permettent de chauffer le bâtiment : pour faire du froid on produit en effet du chaud qui normalement est évacué et perdu en extérieur ! À Saint-Nazaire, on envisage de créer une chaudière biomasse alimentée par des résidus industriels, comme ceux de Cargill. Complétée par un réseau de chaleur, cette chaudière alimenterait en chauffage des logements collectifs, des administrations … À Montoir-de-Bretagne, les industriels du port méthanier travaillent à récupérer la chaleur pour faire croître des algues, pour l’alimentation, comme la spiruline par exemple.
Dans les Alpes-Maritimes, Natura EnR est un bâtiment abritant des bureaux qui produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. Les économies d’énergies sont de l’ordre de 60 % par rapport à un bâtiment conventionnel et permettent d’amortir les surcoûts liés à la performance thermique.
L’économie circulaire peut s’appliquer partout et par tous. Dans les magasins ou l’industrie, la récupération de chaleur optimise les dépenses d’énergie. Dans le bâtiment, exposition et isolation performante permettent de les rendre passifs (ils ne consomment pas ou très peu de chauffage) voir positifs (ils produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment). Ressourceries et Repair Cafés, en prolongeant la vie de nos objets, contribuent à limiter notre impact environnemental. Ces exemples, industriels ou ancrés dans notre quotidien, illustrent le passage d’une économie dispendieuse en ressources naturelles à un fonctionnement plus économe et circulaire.