Paysagiste écologique : exemples en Loire-Atlantique

En 2014, la loi Labbé a constitué une rupture dans la gestion des espaces verts en interdisant l’usage des pesticides à l’État, aux communes et aux établissements publics. Plus récemment, la loi s’étend aux paysagistes pour lesquels il devient interdit d’utiliser ces produits chimiques, hors rares exceptions (terrains de sport professionnels par exemple). Cette interdiction marque profondément le métier de paysagiste : les « mauvaises herbes » (on préférera le terme « d’herbes sauvages » !) se gèrent désormais avec d’autres techniques que la pulvérisation d’herbicide … Si cela est éminemment positif, le paysagiste peut aller plus loin pour favoriser la biodiversité. À travers des exemples en Loire-Atlantique, petit tour d’horizon des pratiques d’un paysagiste écologique !

Les communes, en avance sur les entreprises

Les communes sont généralement plus en avance sur la gestion écologique des espaces verts. Certaines avaient devancé l’interdiction des pesticides de longues dates, en lançant des plans de gestion différenciée. Ces plans consistent à cartographier les espaces à entretenir pour savoir quels types d’interventions vont être réalisés. Ainsi les massifs « d’apparat » devant la mairie ne seront pas traités de la même manière que le bord de l’étang communal, qui supportera mieux un aspect un peu sauvage !

Agent d'entretien d'espaces verts dans une rue poussant une balayeuse mécanique, le long d'un mur, pour enlever les herbes sauvages poussant au pied de ce mur
Désherbage à la balayeuse : plus chronophage que l’herbicide, mais plus écologique !

Cette cartographie permet de limiter le temps de travail sur certaines zones (par exemple en ne fauchant qu’une fois l’an) pour concentrer les interventions sur d’autres zones (les massifs devant la mairie !). Ces plans de gestion se sont imposés aux mairies : elles n’avaient d’autre choix que de mieux gérer le temps de travail des agents, qui passent plus de temps à désherber du fait de l’abandon des traitements chimiques. Conséquence de ces plans de gestion : des espaces auparavant très entretenus le sont moins, favorisant la biodiversité, nous y reviendrons.

Vue d'une citerne industrielle entièrement recouverte de végétaux (mur industriel végétalisé), devant une usine avec bardage en bois
Toutes les entreprises ne sont pas en retard sur les questions de biodiversité : la société Pocheco, après avoir végétalisé ses toits végétalise ses façades ! Crédit photo : Pocheco – Laurent Mayeux

Les entreprises en revanche, même lorsqu’elles disposent d’importantes surfaces à entretenir (espaces verts, réserve foncière …) ne se sont que peu emparées de ces questions de gestion différenciée. S’agit-il d’un défaut de conseil des paysagistes, préférant proposer des solutions connues (tontes systématiques par exemple) ?

Couvre-sol, fauche tardive, prairies fleuries …

Exemple de travail d'un paysagiste écologique en Loire-Atlantique : photo d'une avenue à Pornichet, récemment réaménagée, plantation d'arbres, plantes couvre-sol et broyat de branches
Paysagiste écologique à Pornichet : des couvre-sol au pied des arbres : copeaux de bois et plantes couvre-sol

Le paysagiste écologique dispose de nombreuses solutions pour introduire de la biodiversité et pour maîtriser les coûts d’entretien, y compris sur les espaces verts des entreprises. Les plantes couvre-sol se démocratisent. Leurs avantages sont nombreux : ils limitent les désherbages, ils protègent la terre du ruissellement et des fortes chaleurs, ils enrichissent les sols lorsque les feuilles se décomposent … et sont plus esthétiques qu’une terre nue ! Dans le même esprit, le paysagiste écologique s’attachera à enrichir naturellement le sol : les tontes de gazon, par exemple, seront laissées sur place, évitant autant de transport inutile vers la déchetterie locale !

À gauche : photographie macroscopique de bactéries. Photographie du milieu : collembole vue en gros plan, insecte vert et arrondi, avec des antennes et yeux noirs. Photographie de droite : carabe (sorte de scarabée allongé), brun, avec des reflets dorés, posé sur une surface granuleuse blanche
En protégeant du ruissellement de la pluie, des fortes chaleurs, en limitant le gel, les plantes couvre-sol vont constituer un refuge pour toute une faune : de la petite bactérie (quelques microns) au collembole (quelques millimètres) en passant par des insectes (ici un carabe). Bien plus vivant qu’un sol nu et régulièrement désherbé ! Crédit photo du milieu : Lucarelli – https://commons.wikimedia.org ; Crédit photo de droite : Siga – https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Carabus_arcensis_side.jpg?uselang=fr
Aménagement paysagiste écologique en Loire-Atlantique (Saint-Nazaire) : zone avec de l'herbe haute entourée d'une barrière, dans un parc paysagé. Le reste du parc est tondu.
Zone fauchée une fois par an dans le parc paysager de Saint-Nazaire : protégées par des ganivelles, ces zones refuges abriteront insectes et animaux, comme les sympathiques hérissons !
Dessin en couleurs d'une barrière de branches : deux rangées de piquets plantés en arc de cercle, rangées espacées d'un mètre, branches entassées entre ces piquets. Palissade de branches dans une prairie fleurie avec arbres et poules
Une bonne alternative aux transports de déchets verts : les palissades de branches. Les branches, entassées entre des piquets, vont constituer des niches écologiques (insectes, hérissons …) et nourrir le sol en se transformant en humus.

La fauche tardive, ou fauche raisonnée, constitue également un formidable moyen pour favoriser la biodiversité : elle permet aux insectes de faire leur cycle complet (pontes, larves, développement). Les prairies fleuries constituent aussi d’excellentes niches écologiques, du printemps à l’automne. Elles ne sont fauchées qu’une fois l’an mais doivent être renouvelées au bout de quelques années car elles vont naturellement évoluées vers des prairies « herbeuses » avec moins de fleurs. Les insectes et autres araignées présents dans ces milieux serviront de nourriture à tout un tas d’insectivores : musaraigne, hérisson, chauve-souris, oiseau … Une simple prairie contribue ainsi à restaurer toute une chaîne alimentaire !

La gestion de l’eau

Photos de bassins d'orage : sorte de grands fossés, profonds, avec roseaux et plantes d'eau, chemins et maisons le long de ces bassins d'orage linéaires. Écoquartier de Guérande, Loire-Atlantique
Un beau travail de paysagiste écologique en Loire-Atlantique ! Les bassins d’orage ont été tracés de manière linéaire et servent de corridor écologique pour la faune (insectes, batraciens, micro-mammifères …). Écoquartier de Guérande – Département 44

En Loire-Atlantique comme ailleurs, le paysagiste écologique s’attachera à traiter les points d’eau de manière à marier esthétique et préservation de la biodiversité. Les bassins d’orage et bassins filtrants peuvent ainsi contribuer à l’esthétisme paysager. Si la fonction première des bassins d’orage est d’épurer l’eau grâce aux plantes (on parle de phytorémédiation), les aménagements de ces pièces d’eau peuvent participer à la biodiversité. Sur les berges et dans le bassin seront installées des plantes variées (ou sélectionnées au fur et à mesure de leur installation naturelle). Cette variété de plantes contribue autant à l’aspect paysager (fleurs à différents moments, de différentes couleurs, diversité paysagère …) qu’à la biodiversité, en fournissant gîte et nourriture à quantité d’espèces animales. Des floraisons étalées dans le temps offrent la nourriture aux abeilles du printemps à l’automne. De même, l’installation de roches, de murets en pierre sèches favorisent la présence de nombre d’espèces : abeilles solitaires, araignées, lézards, grenouilles et salamandres, hérissons … Sur ces bassins de rétention, il est intéressant de laisser des zones de friches, avec des arbres morts qui constituent, là encore, des réserves à biodiversité. Ces zones sont appelées « îlots de vieillissement ».

Photo de gauche : massette à feuille large, sorte de roseau à feuille épaisse. Photo de droite : une bécassine des marais, marchant dans l'eau, oiseau brun, avec de nombreuses tâches brunes et noires et ventre blanc, long bec
La présence de massette dans une pièce d’eau fournit le gîte à la bécassine des marais. Le déclin de cet oiseau migrateur est important du fait de la régression des zones humides. Crédit photo de droite : Marek Szczepanek
Balcon végétalisé, terrasse végétalisée (vue du travail d'un paysagiste sur Saint-Nazaire) : 'une terrasse en bois avec bac à plantes, plantes grimpantes sur treille dans le fond, tomates, aromatiques, ficoïdes en pots, table en bois et fer forgé au premier plan avec pot de fleurs et sedum
Une terrasse ou un balcon peut aussi se végétaliser et constituer un gîte à insectes ! Crédit photo : Les Pâturages du Littoral -Paysagiste région de Saint-Nazaire

À leur échelle, les particuliers peuvent aussi favoriser la biodiversité, s’ils disposent d’un jardin. Les recettes sont les mêmes que pour les grandes surfaces : laisser des zones plus sauvages, tondues qu’une seule fois par an, ne pas laisser les sols nus (plantes couvre-sol, copeaux, feuilles …). Si vous souhaitez être accompagnés dans vos projets, certains paysagistes écologiques, en Loire-Atlantique, proposent des aménagements adaptés aux petites surfaces. Et si vous désirez aller plus loin, vous pouvez aussi installer des nichoirs et autres refuges à hérisson !

Écopâturage : métier passion à découvrir !

Lorsqu’on présente le métier de l’écopâturage, certaines personnes s’imaginent qu’entretenir des espaces verts ou des espaces naturels avec des moutons ne coûte rien, qu’il suffit d’installer les moutons et de les laisser travailler … Or, entre suivi des parcelles, gestion de la biodiversité, soins à apporter au troupeau, suivi génétique des animaux, l’année d’un professionnel de l’écopâturage est bien remplie ! Saison après saison, découvrez l’ensemble des travaux à faire pour avoir de belles parcelles, riches en biodiversité et des animaux en parfaite santé !

L’hiver

Gestion d'un troupeau d'Ouessant : dessin en noir et blanc de moutons se reposant appuyés contre un arbre, fermier apportant foin et céréales. Les moutons disent "c'est quand même bien agréable de se faire servir"
Distribution de foin et de céréales l’hiver …

Durant l’hiver, la végétation ne poussant quasiment plus, il est nécessaire de fournir des compléments alimentaires aux moutons. Du foin leur sera apporté régulièrement. À ce propos, chez les Pâturages du Littoral, nous construisons systématiquement un abri sur chaque parcelle où sont installés les moutons. Cet abri reçoit un râtelier, qui permet la distribution de foin, qui reste sec puisque protégé des intempéries.

Les indispensables au métier de l'écopâturage : des abris de qualité, avec réserve de foin et de paille en mezzanine, râtelier, pierre à sel
Abris avec réserve de paille et de foin, râtelier, pierre à sel

Un peu de céréales (certifiés Agriculture Biologique) viendra compléter la ration hivernale. Durant cette période, on veillera, dans l’abri, à recouvrir le sol de paille pour permettre aux animaux de dormir sur une surface propre et sèche. Chez les Pâturages du Littoral, nous avons également une grande parcelle de repli, bien drainée, avec un grand abri. Ce terrain permet de rapatrier des animaux situés sur des prairies trop humides … voire inondées ! Cette parcelle de repli permet aussi d’éviter le surpâturage, en allégeant le nombre de moutons sur d’autres parcelles. Le surpâturage d’hiver rend les prairies boueuses lorsque l’herbe est trop courte et trop piétinée.

Printemps

Petite brebis Ouessant à environ 4 semaines. La gestion des agneaux et des lignées fait partie du métier de l'écopâturage
Un agneau d’Ouessant, à environ 4 semaines

Le printemps est la saison des naissances. Chez les moutons d’Ouessant, race rustique, la mise-bas se fait sans intervention humaine. La plupart du temps, lorsqu’il y a un agnelage, les clients nous appellent et nous nous déplaçons afin de vérifier que tout se passe bien. Il peut arriver par exemple que la mère ne reconnaisse pas son petit et qu’il faille les isoler ensemble dans un espace restreint, le temps qu’elle l’accepte.

Cette période de renouveau est essentielle dans le registre de la biodiversité. Ainsi, sur certaines parcelles et en accord avec le client, nous laissons pousser l’herbe. L’introduction tardive des moutons sur ces parcelles, généralement en juin, permet de laisser le temps aux œufs d’insectes d’éclore, aux larves de se développer, aux chrysalides de chenilles d’arriver à maturité. De plus, une herbe maintenue rase, comme les pelouses des jardins trop tondus, fait évoluer les prairies vers des milieux pauvres en terme de diversité de plantes.

Cette activité de gestion écologique des parcelles nécessite un suivi rigoureux de son troupeau et de faire tourner les animaux sur l’ensemble des parcelles (on parle de « pâturage dynamique » ou « pâturage tournant »). Il est plus facile de laisser les animaux surpâturer toute l’année dans une seule et même parcelle, mais ce n’est pas le plus intéressant écologiquement et ce n’est pas notre politique d’entreprise !

Été

Durant l’été, une attention particulière est portée à l’eau : les abreuvoirs sont régulièrement nettoyés, pourvus régulièrement en eau propre. Rappelons que la légende qui veut que le mouton d’Ouessant ne boit pas est fausse. Les animaux doivent disposer tout au long de l’année d’un endroit propre où s’abreuver. La gestion de l’herbe est parfois compliquée l’été, lors des sécheresses, désormais récurrentes. La rotation sur les différentes parcelles et la division des parcelles elles-mêmes en plusieurs zones permettent de préserver des zones avec de l’herbe fraîche … Ces changements de pâturage permettent un contrôle des vers qui parasitent les moutons : plus les animaux stagnent sur un même parcelle, plus ils vont être infestés de vers. Ces rotations permettent également, comme évoqué précédemment, de contribuer à la biodiversité en créant des zones à l’herbe plus haute qui constituent autant de refuges à insectes.

Métier de l'écopâturage : gestion de l'herbe. À gauche, photographie d'une parcelle très enherbée (juin 2020) et à droite, la même parcelle avec de l'herbe rase, 6 mois après (décembre 2020).
Une parcelle en écopâturage gérée de manière à optimiser la biodiversité : on laisse l’herbe pousser au printemps et on introduit les moutons en début d’été. Cette parcelle sert de garde-manger pour la période sèche. Le défrichement par les moutons sera terminé à l’entrée de l’hiver. Ils seront alors déplacés sur d’autres parcelles
Prairie avec de l'herbe haute et rumex dépassant toutes les autres herbes en hauteur. Rumex de couleur sombre par rapport au reste de la prairie.
Champ infesté de Rumex : la fauche n’a pas été réalisée à temps et il a grainé. Sachant que chaque plant contient 50 000 graines, il y en aura d’autant plus l’année suivante ! Un exemple à ne pas suivre !

C’est durant la période sèche que le professionnel de l’écopâturage fait quelques interventions de fauche mécanique. Ces fauches concernent les prairies qui contiennent des plantes non consommées par les moutons (orties, ronces, rumex …) . Les plantes rejetées par les animaux sont appelées « refus ». Les interventions sont réalisées à la débroussailleuse … et cette activité représente un important volume horaire dans l’année d’un professionnel de l’écopâturage ! Ces passages mécaniques sont particulièrement importants sur des plantes qui, si on les laissait, s’étendraient d’année en année à l’ensemble de la parcelle. C’est notamment le cas pour les rumex et les chardons, qu’il est essentiel de couper avant qu’ils ne grainent et se disséminent sur les terrains. À noter que certaines parcelles sont intégralement tondues par les moutons … mais c’est plutôt l’exception que la règle !

L’écopâturage en automne : le métier de la reproduction

La saison automnale est la période de reproduction des moutons. Avant de faire de la reproduction, le professionnel de l’écopâturage doit estimer ses besoins en animaux : combien de nouveaux clients aurai-je l’an prochain ?

Brebis d'Ouessant dans une prairie à Guérande (Loire-Atlantique, département 44). Brebis noire et marrons au premier plan, boucles d'identification jaunes, haie floue en arrière-plan
Il faut environ 1000 m² de terrain pour nourrir un mouton d’Ouessant à l’année : c’est la règle de base pour calculer son besoin en animaux en fonction des surfaces à entretenir !

Quelle surface cela représente- t-il ? Cela déterminera le nombre d’animaux dont on aura besoin l’année suivante. Une fois évalué le nombre d’agneaux que l’on souhaite avoir , il s’agira de placer des mâles et femelles ensemble. Mais pas n’importe quel mâle avec n’importe quelle femelle ! Il faut en effet qu’ils soient de lignée différentes pour éviter la consanguinité. Aussi, pour chaque animal, il s’agit de connaître ses origines, pour éviter de faire se reproduire des animaux de même famille ! Lorsque l’on a de nombreux parcs chez de nombreux clients, cet aspect du métier représente quelques heures de travail (déplacements des animaux …) et une méthode bien au point ! En automne (ou en hiver), on peut aussi être amené à changer les moutons de parcelles lorsque celles-ci sont trop humides.

Soins et pâturages dynamiques en écopâturage, les ficelles du métier

Abri à moutons en bois (Saint-Nazaire, Loire-Atlantique). L'abri est à cheval sur une clôture qui sépare une parcelle en deux. Devant l'abri se trouve un couloir qui sert de bypass aux moutons : lorsqu'ils sont dans la partie droite de la parcelle, le couloir est bouché à gauche de l'abri et inversement lorsqu'ils sont dans la partie gauche. Ce système laisse l'abri accessible, quelque soit le côté où sont placés les moutons mais rend inaccessible l'autre partie de la parcelle.
Parcelle séparée en deux pour le pâturage tournant. En bougeant la palette de place, l’abri reste accessible aux moutons, quel que soit le côté de la parcelle où ils se trouvent

Pour compléter cette « fiche métier écopâturage », on ne peut omettre de parler des soins à apporter tout au long de l’année aux moutons. Aux soins habituels (taille des onglons, tonte) s’ajoutent les interventions « d’urgence » : infection des yeux (nous en avons eu beaucoup cette année), boitement, plaie, diarrhée … Concernant le vermifuge, nous privilégions des traitements de fond par les plantes (dont nous conservons le secret, on ne va pas tout vous dire !) et n’avons recours aux traitements chimiques qu’en tout dernier recours. De même, les moutons disposent de compléments alimentaires, soit en permanence (pierre à sels et minéraux), soit en apport ponctuel (argile bentonite). Ces apports, conjugués au pâturage dynamique déjà évoqué, assurent un état sanitaire irréprochable à nos moutons !

Le tour d’horizon du métier de professionnel de l’écopâturage ne serait pas complet si on n’abordait pas la question de la prospection commerciale … En effet, avant d’avoir un troupeau de moutons d’Ouessant en gestion, il faut trouver des clients ! Et être prêt à prendre son bâton de pèlerin et visiter de très nombreuses entreprises, hôpitaux, maisons de retraite, rencontrer de nombreux élus dans les communes et communautés de communes … Un aspect du métier à ne pas négliger si l’on veut générer du chiffre d’affaire et pouvoir se rétribuer !

Espaces verts et écopâturage : bilan écologique

L’entretien mécanisé des espaces verts présente un impact environnemental supérieur à l’écopâturage. On pense bien évidemment à la pollution émise par l’utilisation des machines, mais l’entretien motorisé engendre d’autres nuisances écologiques, moins visibles. De la fabrication des machines aux impacts sur la biodiversité lors de la tonte, du transport des déchets verts aux nuisances sonores, la gestion des espaces verts … n’est pas toujours verte ! Petit tour d’horizon comparatif des deux méthodes.

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Écologie au cimetière

Depuis le 1er janvier 2017, les communes n’ont plus le droit d’utiliser des produits chimiques. Les cimetières échappent à cette réglementation en bénéficiant d’une dérogation. Pourtant ces espaces peuvent devenir de véritables réservoirs à biodiversité, à condition de changer notre regard sur ces lieux de repos et nos pratiques funéraires. La France compte 40 000 cimetières représentant 20 000 hectares (deux fois la surface de Paris). Vue la superficie concernée, l’écologie au cimetière est donc loin d’être anecdotique …

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un jardin vivant et accueillant

La biodiversité dans le monde est gravement menacée. A titre d’exemple, entre 1989 et 2016, 76 % des insectes volants ont disparu en Allemagne. En France, après l’arrêt des pesticides pour les collectivités locales, l’interdiction s’étend aux particuliers. Depuis le 1er janvier, il est interdit d’utiliser des produits chimiques au jardin. Ces mesures contribuent à la préservation de la biodiversité et quelques recettes simples favorisent le retour de nombreux insectes et petits mammifères …Lire la suite…

Faune urbaine, une source de bien-être

On connaît depuis longtemps les effets bénéfiques de la faune urbaine sauvage sur la régulation de nuisibles. Certains oiseaux, par exemple, prédatent les rongeurs (mulots, souris …) et de nombreux insectes.  Coincé entre marais de Brière et marais de Guérande, notre secteur pullulerait de moustiques sans oiseaux des villes ! Mais les animaux en milieu urbain révèlent d’autres atouts, plus méconnus …Lire la suite…

L’abeille d’Ouessant, l’autre star de l’île …

L’abeille noire d’Ouessant, récit de sa réinstallation

En 1978, Georges Hellequin, apiculteur amateur, réintroduit deux ruches sur Ouessant, ruches qui avaient complètement disparu de l’île. Dix ans plus tard, devant les attaques massives de varroa (acarien provoquant une sévère mortalité des abeilles), d’autres apiculteurs décident de mettre des ruches à l’abri sur l’île. En effet, la vingtaine de kilomètres qui sépare l’île du continent n’est pas franchissable par les abeilles, et donc par les acariens qu’elles hébergent. Les abeilles importées font partie de l’écotype breton, originaire des monts d’Arrée, des Abers et des Montagnes Noires.  Non hybride, exempte de tous virus et bactérie, l’abeille d’Ouessant devient une race témoin. Elle sert de référence européenne, d’un cas d’étude pour la conservation de l’espèce dans son ensemble.Lire la suite…

Biodiversité : la martre au secours de l’écureuil roux

Écureuil gris et écureuil roux, petits mammifères
Sans aucun chauvinisme, notre écureuil roux européen est quand même bien plus beau que son homologue américain ! Crédit photo : (gauche) BirdPhotos.com https://www.google.com/search?q=gray+squirrel+wiki&tbm=isch&ved=2ahUKEwilqpfRqLLxAhXC44UKHZ5GDCMQ2-cCegQIABAA&oq=gray+squirrel+wiki&gs_lcp=CgNpbWcQAzoCCAA6CAgAELEDEIMBOgUIABCxAzoECAAQQzoHCAAQsQMQQzoECAAQHjoECAAQEzoICAAQBRAeEBM6CAgAEAgQHhATUNCiLViZ1S1gj9ktaABwAHgAgAF1iAHzCZIBBDE3LjGYAQCgAQGqAQtnd3Mtd2l6LWltZ8ABAQ&sclient=img&ei=OY3VYOWpC8LHlwSejbGYAg&bih=571&biw=1348&hl=fr#imgrc=vCqnpi-FIksXQM ; (droite) Pawel Ryszawa -https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Red_Squirrel_-_Lazienki.JPG?uselang=fr

L’écureuil gris, originaire d’Amérique du nord, a été accidentellement introduit en Italie et en Angleterre au début du 20e siècle. Dans ces pays, il concurrence l’écureuil roux qui voit sa population diminuer, voire s’éteindre complètement

L’écureuil roux va en effet cesser de se reproduire lorsque la nourriture se raréfie. L’écureuil gris, qui se nourrit des mêmes aliments que le roux, continue quant à lui à se reproduire même lorsque la nourriture devient rare, d’où la disparition de l’écureuil roux lorsqu’il se trouve sur les mêmes territoires que le gris. On pensait il y a quelques années que l’écureuil roux allait disparaître, avec la perte d’une espèce en terme de biodiversité que cela représente.  C’était sans compter sur la martre du pin …

L’ennemi de mon ennemi est mon ami

Chassée pour sa fourrure et pour sa réputation de prédateur de poulaillers, la martre, elle aussi, a failli disparaître.  Désormais protégée, elle constitue une alliée de poids pour l’écureuil roux. En effet, en Angleterre, les chercheurs se sont aperçus que là où les populations de martres s’intensifiaient, le nombre d’écureuils gris diminuaient, tandis que les écureuils roux devenaient plus abondants.

martre des pins, pelage brun sombre, cou blanc orangé, museau sombre et haut de la tête et oreilles couleur beige.
Martre, prédateur carnivore, dans son habitat naturel – Crédit photo : Dani Kropivnik – https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Martes_martes_crop.jpg?uselang=fr

Comment expliquer ce fait étonnant ? L’observation du comportement de l’écureuil gris et de l’écureuil roux ont permis aux scientifiques de résoudre cette énigme.  Les écureuils gris viennent se nourrir au sol, en prenant leur temps. Leurs cousins européens sont nettement plus rapides, en alerte permanente et ne s’attarde pas à terre. L’explication tient en ce que les écureuils roux et la martre ont co-évolué sur de longues périodes.  Et les premiers ont donc inscrit dans leurs gènes un comportement méfiant. En revanche les écureuils gris n’ont pas cette conduite prudente car ce type de prédateur n’existe pas dans leur habitat d’origine. Ils deviennent alors une proie plus facile pour les martres.

De l’importance de la biodiversité

Grâce à cet exemple, on mesure la complexité de la nature et sa capacité de résilience  : avoir protégé la martre permettra peut-être de sauver l’écureuil roux. Une raison de plus de se soucier de la biodiversité.